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MARIANNE MASSON OU L’HYMNE À L’AMOUR POUR SA FILLE MARGOT

Quand vous découvrez Marianne Masson en 1ère partie de Jofroi, pas d’hésitation possible. Vous êtes touché autant par ce qu’expriment ses chansons que ce qu’elle vous partage de son existence, entre tranches de vie, sensations, émotions offertes entre lucidité et joie de vivre.

En huit chansons extraites de ses deux albums (“Margot les mots”, “Sur la route de Ravilloles”) et du 3ème prêt à sortir, Marianne Masson s’affirme sur scène comme elle est dans la vie : naturelle et entière, spontanée et émouvante aussi.

Mention spéciale à la chanson dédiée à sa fille autiste, Margot, venue avec elle dans ce festival. Certes un moment d’émotion palpable sur scène et dans la salle (où sa fille est alors assise), mais aussi un hymne à l’amour, au respect de l’autre surtout quand il est différent.

Ici pas de “chanson composée sur un thème qui peut retenir l’attention” mais un regard tellement maternel et intensément réaliste en même temps. 

Albert WEBER Planète francophone

Qui sont donc ces “drôles d’éléphants” ?
Nos parents… “De drôles de partants, de drôles de revenants, dans les vertigineuses arabesques du temps…” De vieux enfants devenus monuments encombrants ou géants bienveillants… avant de rejoindre le cimetière des éléphants. Beau et vrai comme la vie. Mais surtout une chanson de grande tendresse de Marianne Masson ; très joliment mise en image, qui plus est.
Ecoutez et voyez par vous-mêmes.

 

Fred HIDALGO
 

Vous ne connaissez pas Marianne Masson ? Une chanteuse douce dans l’expression mais forte dans le propos, un joli talent d’écriture. Elle vient de sortir un beau disque intitulé "Drôles d’éléphants" dont j’extrais quelques chansons à partager pour vous permettre de faire connaissance. Vous découvrirez un univers subtil, des problèmes ordinaires mais abordés sous un angle personnel qui les rend à la fois uniques et universels.

François BELARD

« Sur la route de Ravilloles »

Ravilloles ? C’est le nom d’un village jurassien construit à flanc de coteau, vers lequel chemine un petit garçon qui malgré l’allégresse apparente rendue par la musique, se pose de graves questions sur «  les destins abimés » - dont le sien  et l’existence de la liberté.

 Que retenir de cette nouvelle  « galette » ?

D’abord une grande qualité des textes, tous écrits par la chanteuse,d’où se dégage une poésie toute de simplicité, de naturel, de spontanéité qui touche par sa pureté et son humour fréquent, lequel tente de dissimuler un fonds d’inquiétude, de nostalgie parfois, de mélancolique tendresse souvent.

Les musiques, rythmées ou douces selon les morceaux, sont aussi de l’auteur avec la complicité cette fois de Patrick Pernet pour les compositions et arrangements, bien mis en valeur par des accompagnements discrets mais opportuns à la flûte ( Marianne et Thomas Saulet) et à la guitare de Claude Gaisne.

Difficile de faire un choix dans ce florilège. La sensibilité de chacun y pourvoira.

Aime-t-on la douceur mélodique, voire élégante ? On appréciera  Je m’amuse Eloïse  qui, sur un air ancien, résonne comme un hymne à l’amitié et à la beauté féminine . Ou encore Est-ce que je peux le dire ?  pur, pudique, tout en retenue, très métaphorique.

Goûte-t-on la simplicité rêveuse, banale ou quotidienne ? On écoutera  la  Voisine douce   qui vient  «  confier sa vie à tous vents"  ou  Ma petite vie  (fragile, à ne pas déranger, sous peine  « d’hiver dans la maison » ). Ou encore  Dans le jardin de Cuttura  où famille et amis songent et s’occupent près d’une balançoire. Beau tableau agreste d’été.

 Émouvante nostalgie dans ce  Théâtre à mon papa  ( «  Il y avait des arbres et des éclats de voix/ Il y erre ton âme sur des planches de bois" ) . Nostalgie aussi, mais avec un bémol de déception, dans  Salut France  copine intelligente de ses « 13 ans et demi »  (sic) mais qui a  «  épousé son père et sa connerie »(idéologique). Désolante fracture de l’Amitié…

L’inquiétude, voire l’anxiété reviennent souvent dans cet album ainsi dans Cache ta peur  sur un rythme saccadé, ou encore dans Le vieux singe  ( Une femme tente d’oublier son compagnon absent en s’adonnant aux travaux ménagers avant de découvrir la joie de … la liberté !)

Mais contrairement à ce que pourrait faire croire le titre   J’aime pas être amoureuse , c’est bien le sentiment qui domine un peu partout. Alors pourquoi cette annonce première ? C’est que  «  pour la passion si on s’emballe, j’sais pas si on s’fait pas du mal . » Mais rien à faire : «  ton sourire me renverse » et puis…  « Pour la passion je passe mon tour, et si on essayait l’Amour ?...Avec quelques complexes  ( « Je suis une fille un peu fadasse »), de l’appréhension (« Je crains le commentaire acerbe »), mais à l’arrivée un solide optimisme ! « Moi je veux bien LEVER LA TÊTE, chante encore chante doucement/ Je t’invite à toutes les fêtes/Je t’aimerai tant tant et tant ». Ce qu’elle confirme dans « J’ai mordu » (« à ton âme sœur ») par cette chute sans équivoque «  Dans le relatif total/…/Embrassons –nous , mi  amor . »

Il faut écouter  « en boucle » cet album tout de subtilité, de sensibilité et de féminité et dont l’originalité et la diversité des thèmes abordés - la façon de les exprimer surtout - nous éloignent heureusement , pour un temps trop bref , de la banalité - voire de la médiocrité -  trop souvent matraquée par nos « grands » médias en matière de chanson.

Guy SAMSON

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